Astou Ndeye NDIAYE

 

Chercheure en Sciences Politiques

Chargée de cours à l'université St Louis et à l'Institut d'Etudes Politiques de Dakar

Sénégal

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quel est votre parcours scolaire et universitaire ?

J’ai fait tout mon cursus scolaire à Thiès, deuxième région du Sénégal. Après des études primaires dans une école d’application publique, mes parents ont préféré m’amener dans un collège privé catholique où j’ai été jusqu’en classe de première. Pour la terminale, j’ai eu à changer de Série ; préférant la branche littéraire.

Après l’obtention du baccalauréat, je partis à Lyon où je me suis inscrite en Droit. Cette année universitaire, loin des parents, n’était pas facile mais je m’étais fixée un objectif, celui de réussir mes études universitaires avec brio et d’aller le plus loin possible. Le droit m’a permis de prendre connaissance de la science politique qui m’a passionnée dès les premiers cours. Ainsi, je décidais de cumuler les filières.

Les sciences politiques me charmaient mais le Droit était aussi le choix de mon père, que je voulais honorer. Après la licence, je ne pouvais plus continuer les deux et du coup, j’ai préféré poursuivre à Sciences Po. Au bout de deux ans, je renouais avec le Droit en m’inscrivant à Clermont-Fd où je fais un Master en Haute Administration avant de rejoindre Sciences PO Bordeaux pour un master recherche suivi du Doctorat en Sciences politiques.

Vos domaines de recherche ?

Dans un premier temps, il m’a été conseillé de travailler sur le lien entre problématique de genre et microfinance. Avant, j’ai beaucoup lu sur le thème et j’ai eu à effectuer des enquêtes de terrain. Mais mon amour pour les sciences politiques et particulièrement, les politiques publiques, me reprit. Du coup, j’ai travaillé sur des articles portant sur la microfinance avant de me concentrer aujourd’hui sur les acteurs non étatiques dans les politiques publiques en Afrique. Cette étape a coïncidé avec mon souhait de revenir au Sénégal, en Afrique, où je me sens mieux. Ainsi, je me suis inscrite à l’Université Cheikh Anta Diop et à Bordeaux pour une thèse sur les acteurs des politiques publiques. En même temps, j’y dispense des cours en sciences politiques.

Votre charge des cours : matière, niveau (licence, master…) ?

J’ai des niveaux master I en Sciences politiques. Je leur dispense les cours de Droit des négociations internationales ainsi que les Sciences et techniques administratives. Parallèlement, j’assure aussi des cours à l’Institut d’Etudes Politiques de Dakar, un nouveau cadre de formation de leaders pour l’Afrique. Dans cette école, j’ai à la fois la charge de cours magistraux ainsi que les travaux dirigés en Droit Constitutionnel. L’éminent Professeur et médiateur de la République, Monsieur Serigne Diop, m’a ouvert la voie et  m’a encouragée à le faire et pour l’instant, tout se passe bien.

Quels sont les chercheurs qui vous ont influencés et pourquoi ?

Enfant, je voulais devenir journaliste politique, j’étais tentée par l’actualité politique et géopolitique. Mais avec le temps, des chercheurs comme Gazibo, Mamadou Diouf  et Souleymane Bachir Diagne de Coloumbia ou encore Marie Col Seck, actuelle ministre de la Santé au Sénégal m’ont influencée. Les uns pour leur courage et leur persévérance qui leur permettent de représenter dignement l’Afrique dans l’une des grandes universités  américaines et les autres pour le fait qu’elles soient des femmes battantes, agrégées dans une société où la femme ne doit pas avoir pour impératif d’obtenir des diplômes. Le professeur Samir Amine avec sa thèse « dépendantiste" (1)  m’a aussi toujours fascinée dans la mesure où il s’est toujours battu pour que l’Afrique puisse se démarquer du système économique mondial.

Quels regards portez-vous sur les femmes africaines et les études universitaires ? A votre avis, y a- t-il suffisamment des femmes africaines diplômées ?

Aujourd’hui, il ne fait nul doute que les Africaines ne sont pas assez représentées dans les universités. Si nous prenons l’exemple du Sénégal, il est dommage que les filles soient toujours les meilleures jusqu’en Terminale et après ce cycle, la tendance change. En effet, beaucoup de femmes africaines, se marient en cours d’études et après des grossesses. Rares sont celles qui ont le courage de continuer. Et le pire concernant le rôle de la femme, c’est que la société africaine met toujours l’accent sur le mariage ou encore sur le temps consacré à son époux, ce qui ne va pas de pair avec les recherches. A ce titre, de nombreuses femmes abandonnent en cours d’études ou encore se satisfont d’un niveau minimum permettant, d’avoir juste, un travail de secrétaire, d’assistante dans les entreprises.

 

PUBILCATIONS

  • Roman : Une étoile qui ne brille pas pour l’Amour, Décembre 2013
  • Féminisme et choc de culture : Article publié sur le réseau  Genre et Action (LAM) et sur le réseau Afroacademy.
  • LOI n° 2010-11 du 28 mai 2010 instituant la parité absolue Homme-Femme : Une législation prématurée pour le Sénégal ? publié sur le réseau Afroacademy.
  • Publications  de plusieurs articles de presse : politiques, économiques, culture générale en collaboration avec Afrimag (Maroc), Le quotidien, l’As, Icône Magazine (Sénégal)…

MEMOIRES et THESE

  • Thèse en rédaction : La participation des acteurs non étatiques dans les politiques publiques. 
  • L’Aide au Développement : Echec et alternative pour l’Afrique
  • Relations Sud-sud : l’Inde et le Sénégal, un échange socioéconomique et culturel.
  • Etat des lieux du travail des enfants au Sénégal : Entre conventions internationales, culture et réalité sociales


[1]  Référence à sa thèse sur le développement inégal où il montre que le sous-développement a été imaginé, pour répondre à l’Afrique.

 

Collection "Parcours - Traces" N° 11 - Astou Ndeye Ndiaye/

Centre International Genre /Juillet 2013