Dr Oumou Kouyaté

 

Chercheure en Anthropologie Sociale et Ethnologie,

Attachée de Recherches au Centre de Recherches et de Développement de l’Université de Bouaké à Abidjan, Cote d’Ivoire 

et Chercheure Associée en Anthropologie Sociale EHESS Paris France.

 

France – Côte d’Ivoire, Afrique de l’Ouest Francophone

 

-Quel est votre parcours scolaire et universitaire ?

-Master2 de Droits de l’homme, Citoyenneté, Action humanitaire : Thème Traitement des Droits de l’homme à travers les médias ivoiriens pendant la crise de 2002-Université Val d’Essonne Evry ; 

-Doctorat  d’Anthropologie Sociale et Ethnologie. Thème Côte d’Ivoire : Emergence-Dynamiques et Recomposition de la Société Civile Lecture et Interprétation sous la Crise Militaro-Politique de 2000 à 2011-EHESS Paris

Vos domaines de recherche ?

Sciences Sociales-Genre-Gouvernance-Résolution des conflits-Société Civile-Mobilisations collectives-Droits de l’homme-Démocratie participative-Gouvernance-Féminisme

Votre trajectoire professionnelle ? Attachée de Recherches au Centre de Recherches et de Développement de l’Université de Bouaké à Abidjan Cote d’Ivoire ; Chercheure Associée en Anthropologie Sociale EHESS Paris France

Quels sont les chercheurs qui vous ont influencés et pourquoi ?

-Professeur Kouakou N’Guessan François, Socio-Anthropologue pour ces recherches sur les pratiques ancestrales, us et coutumes, bois sacrés en pays Baoulé, Sénoufo en Cote d’Ivoire-Professeur très humble, méthodique et humain.

-Professeur Elikia M’Bokolo, Historien, pour ces recherches sur les Pères fondateurs, l’éveil des consciences pendant les indépendances en Afrique-Son grand esprit d’ouverture, sa gentillesse et son charisme.

-Professeure Dominique Bangoura, Professeure de Sciences politiques pour ces recherches sur les modes de résolutions de  conflits en Afrique, ses recherches sur les armées Africaines-Pour sa modestie, sa grande générosité et appui et conseils pour mes recherches et carrières professionnelles, Respect….

-Professeur Issiaka Mandé, Professeur de Sciences Politiques pour ces recherches sur l’immigration inter Africaine en Afrique de l’ouest francophone, pour sa grande humilité, bonté et son soutien indéfectible et sans faille pour la nouvelle génération de Chercheure que je représente.

 

Quels regards portez-vous sur les femmes africaines, les études universitaires et la recherche ?

-Les Africaines sont extraordinairement courageuses, dynamiques mais malheureusement pour certaines d’entre elles ne savent pas ou ne sont pas conscientes de cette force. Elles sont infantilisées à travers des poids retors et rétrogrades traditionnels  qui depuis des millénaires les placent sous le joug masculin…

-Les études universitaires et la recherche sont ordinairement parsemées de nombreuses embuches mais comme le dit  un adage bien de chez nous «  à ceour vaillant rien d’impossible ! ».Il faut du cran et des moyens matériels pour  la poursuite des études universitaires. Quand à la recherche, c’est un « monde fermés » ou en tant que jeune chercheure ce n est pas aisé de se faire une place lorsque tu n évolues pas  dans un réseau ou appuyer par  «une  mentore ou un mentor du système »…

A défaut de ce sésame, soyez sure qu’inéluctablement toutes les portes resteront closes à moins que la « barraca »soit avec vous avec une reconnaissance par  vos articles  ou publications scientifiques…

Malgré  tous ces obstacles, j adores particulièrement la recherche et l’enseignement dans le domaine de l’Anthropologique et Ethnologie voir sciences sociales qui sont très passionnant. Car à l’instar des disciplines seours, nous chercheurs  avons cet avantage de diagnostiquer au préalable et de surtout  proposer des solutions durables à des faits donnés. La recherche en sciences sociales est un défi et un challenge permanent ou il faut s’accrocher chaque instant…

  

Pensez-vous que l’éducation des femmes africaines a connu une évolution ?    

Sans hésiter, j’affirme en comparaison avec nos ainées depuis la période coloniale que l’éducation des Africaines à connu une nette évolution. En évitant l’écueil de l’uniformisation car d’une région d’Afrique à une autre, cette  évolution parfois disparate, parfois en dents de scie n est pas la même partout. Certaines Africaines très tôt telle AOUA KEITA (militante et activiste politique malienne) a compris que les femmes ont un rôle de premier plan à jouer en politique. A l’instar des jeunes filles de l’AOF envoyées en formation à Dakar pour devenir soit sages-femmes, infirmières etc….

Ces braves femmes ont été durant la période coloniale mise sous ornière car évoluant dans une société très marquée par le pouvoir masculin (N’Dri Assié Lumumba, Les ivoiriennes en politiques, Femmes Baoulé de Cote d’Ivoire, Éd L’Harmattan)

Parmi ces femmes, nombreuses   n’avaient soit  pas accès à des formations, soit étaient appelé précocement à se marier ce qui inéluctablement ne favorisaient pas leurs éducations. Quand à la nouvelle génération née après la décolonisation, une partie de ces jeunes filles a une grande opportunité d’être scolarisée mais des efforts restent encore à faire. Beaucoup de jeunes filles   sont soit pas scolarisées ou soit déscolarisée pour des causes multiples et variées : grossesses non désirée-manque de soutien- déficit de politique publique-mariages précoces…

En guise de conclusion partielle, l’éducation des Africaines a certes connu une nette évolution mais beaucoup restent encore à faire si les gouvernants du continent Africain mettent du sien d’une part mais également une volonté politique. Les Africaines pour certaines également doivent cesser d’être des « éternelles assistées », elles doivent prendre leurs responsabilités, prendre leur « envol » et s’assumer pleinement envers et contre tous….

C'est à ce prix qu’elles acquerront  leurs libertés !    

 

Collection "Parcours - Traces" N° 10 - Dr Oumou ouyaté - Centre International Genre / juillet 2013

 

 

 

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